Morgan Stanley s’est contredit bien plus vite que prévu cette fois-ci.

Vous souvenez-vous qu’après la publication des chiffres de l’emploi non agricole en septembre, ils avaient repoussé leurs anticipations de baisse des taux jusqu’en 2026 ? Résultat : à peine deux mois plus tard, ils font un virage à 180 degrés — et parient désormais sur une baisse des taux dès décembre. Que s’est-il passé en coulisses ?

Trois signaux sont à ne pas négliger. D’abord, le ton a changé au sein même de la Fed : Williams, Waller, Daly — plusieurs décideurs clés — tiennent désormais un discours nettement plus accommodant. Ensuite, le marché des contrats à terme sur taux d’intérêt du CME vote avec de l’argent réel : la probabilité d’une baisse des taux en décembre atteint désormais 87 %. Le plus marquant, c’est que Morgan Stanley reconnaît elle-même avoir "agi trop précipitamment" — une telle rapidité de remise en question est rare à Wall Street.

Du côté des données économiques, la tendance soutient également ce récit. Les indicateurs de novembre commencent à faiblir, le taux de chômage montre des signes de remontée, et la résilience des dépenses de consommation est de plus en plus remise en cause. Selon le dernier scénario de Morgan Stanley : une première baisse de 25 points de base en décembre, suivie de deux autres en janvier et avril, pour stabiliser le taux des fonds fédéraux entre 3 % et 3,25 %.

Qu’est-ce que cela signifie pour les marchés ? Dès que le robinet de liquidité est entrouvert, les actifs risqués ont tendance à réagir en premier. Mais cette fois, une incertitude demeure : l’inflation est-elle vraiment maîtrisée ? Si les prix repartent à la hausse, la Fed pourrait bien se retrouver dans une impasse.

Pour le marché crypto, toute évolution de la liquidité macroéconomique doit être surveillée de près. Historiquement, chaque changement de cap monétaire entraîne une redistribution des flux de capitaux. Mais la manière dont cela se déroulera dépendra des prochaines décisions de la Fed.

(Ce qui précède constitue une simple observation de marché et ne saurait tenir lieu de conseil en investissement.)